Équipe de recherche: Mischa Piraud, Manéli Farahmand, Sybille Rouiller
La pandémie de Covid-19 a des effets indéniables sur les formes de vie et les pratiques notamment religieuses et spirituelles. Elle impacte les modes d’organisation et de sociabilités, le rapport à la ritualité, au corps et à la santé, les relations à l’État. Ces transformations n’ont pas manqué de susciter des interprétations fortement contrastées, depuis le prisme du religieux et du spirituel et depuis les milieux mobilisant des discours conspirationnistes. D’une part, certains de ces milieux ont opéré au gré de la pandémie un virage plus spirituel/religieux, d’autres part, certains courants spirituels/religieux ont déployé des discours complotistes. Ce champ de conjonction entre approches conspirationnistes et spiritualités alternatives – désigné comme « conspiritualité » (Ward & Voas 2011) – s’est ainsi largement développé depuis 2020.
Ce projet de recherche vise à comprendre quels sont les points de rencontre et d’articulabilité entre conspirationnisme et spiritualité/religion. L’examen de ces conspiritualités permet de comprendre les points de conjonction de ces deux horizons et leurs effets sur la sphère publique. Ce projet de recherche est mené par l’équipe du CIC, en collaboration avec la chercheuse Sybille Rouiller, de l’Université de Lausanne, depuis l’été 2020. En mêlant observation directe et en ligne (ethnographie), analyse de discours et entretiens, cette étude porte d’une part sur le déploiement de tels discours au sein de certains courants spirituels/religieux et d’autre part sur l’intégration de référents spirituels/religieux dans les imaginaires complotistes.