Nicolas Appelt (Docteur en études arabes et Adjoint à la Direction des affaires religieuses – DAR – Etat de Vaud) propose dans cette vignette un retour sur le livre « La Fabrique sociale de la radicalisation. Une contre-enquête sociologique » de Éric Marlière, parut en 2021 aux éditions Berger Levrault.
Afin de comprendre pourquoi des jeunes peuvent « avoir comme idéal l’assassinat collectif d’autres personnes », le sociologue Éric Marlière déconstruit la notion de radicalisation et dresse un panorama exhaustif des recherches sur les « parcours politiques d’engagements violents ». Il interroge également le rôle de l’islam comme « fondement politique, idéologique et symbolique concrétisant la volonté des terroristes d’en découdre avec des institutions et un système social qu’ils jugent particulièrement inique et corrompu ». S’appuyant sur de longues enquêtes de terrain, notamment dans des quartiers populaires, l’auteur montre comment certains jeunes qui vivent et se perçoivent comme des « exilés sociaux » peuvent basculer, au terme « d’un engagement progressif et sinueux » dans la « violence politique extrême ». Dans ces cas, il dresse un parallèle entre l’islam, « caution idéologique à la violence » et le communisme dont ont pu se réclamer des groupes armés d’extrême-gauche dans les années 1970-80, car tous deux contiennent une dimension universaliste, insurrectionnelle et égalitariste.
Citation: Marlière, E. (2021). La Fabrique sociale de la radicalisation. Une contre-enquête sociologique. Berger Levrault.