Capsules numériques

Prof. Raphaël Rousseleau | Institut d’histoire et anthropologie des religions (IHAR), Université de Lausanne

Consacrée par l’usage dans plusieurs universités anglo-saxonnes, la notion de «religions de la nature» est plus complexe qu’il n’y parait. Qu’entend-t-on en effet par «la nature»? Un ensemble de «lieux sacrés»? Les animaux et les plantes? Un écosystème vivant harmonieux (Gaïa)? Cette séance reviendra brièvement sur l’histoire de la notion de «nature» et de notre sensibilité écologique, avant de préciser deux exemples: le respect envers certains aspects de l’environnement en Inde, et quelques rituels écospirituels occidentaux. Le but sera d’ouvrir la question des particularités culturelles de la perception de «la nature», sans rejeter des compa- raisons potentiellement utiles à notre futur.

Dr Daniel Barbu | Centre national de la recherche scientifique (CNRS), France

Afin de comprendre que la religion est un concept historiquement construit dans un contexte occidental moderne, ce cours propose d’esquisser une brève histoire du concept de religion, de la religio romaine à la conception moderne. Avec la découverte du Nouveau Monde et l’entre- prise missionnaire et coloniale qui suivit, le concept de religion a été confronté aux productions culturelles des peuples extra-européens, obligeant ainsi à repenser sa définition et sa pertinence.

Dre Manéli Farahmand | Département des sciences sociales, Université de Fribourg. Directrice du CIC

Depuis les théories de la sécularisation, tout un pan de la recherche analyse les transformations de la scène religieuse contemporaine sous l’angle de l’émergence de nouvelles religions et spiritualités dans l’espace public. Ce cours propose d’en donner un aperçu, tout en explorant la question de la «nouveauté», la relation aux normes et aux institutions hégémoniques, les modes d’organisation économique et sociale, et les usages des notions de «nouveau mouvement religieux» et de «spiritualité».

Prof. Irene Becci | Institut de sciences sociales des religions (ISSR), Université de Lausanne

Ce cours informe, de façon précise et accessible, sur les enjeux pratiques et normatifs relatifs à la présence d’une multitude de communautés et pratiques religieuses dans les différentes institutions publiques de notre société, telles que les écoles, les hôpitaux, les prisons. Il propose une approche inclusive pour appréhender la diversité religieuse à partir d’analyses sociologiques et anthropologiques variées. Enfin, il conduit à réfléchir à comment façonner la sécularité qui a sa place dans les institutions de l’État.

Axel Hasenhöller | Psychologue FSP, directeur de Psybay, Sion

Ce cours a pour but de mieux connaître le cadre légal qui régit les thérapies complémentaires ou alternatives en Suisse. Après une présentation de leur champ, sont abordés l’offre et la demande de soins en termes socio-démographiques, un historique des modalités de prise en charge entre l’assurance de base et l’assurance complémentaire, les organismes d’accréditation, les diplômes fédéraux en vigueur depuis 2017, ainsi que les organismes clés œuvrant dans le domaine des thérapies complémentaires.

Dr Grégory Dessart | Institut de sciences sociales des religions (ISSR), Université de Lausanne

Tenir compte de la religiosité et de la spiritualité de chacun·e en milieu de santé relève d’un enjeu à la fois éthique et potentiellement thérapeutique. Ce cours relève les implications concrètes d’une communication interculturelle, et distingue effets facilitateurs et points de difficulté, suivant une approche globale du soin. Afin de situer sa propre pratique, ce cours présente un modèle en quatre axes, identifiant les contextes spécifiques, les conceptions anthropologiques de l’être humain, la posture professionnelle et les rôles de chacun·e quant à cette thématique.

Dr Jean-François Mayer | Institut Religioscope, Fribourg

À travers le monde sont nés des partis politiques qui se réclament d’une inspiration religieuse. Mais il est rare qu’ils puissent aspirer à représenter tou∙te∙s les fidèles appartenant à une religion et ils tendent souvent à prendre leur autonomie par rapport à la foi dont ils se réclament. Dans des sociétés pluralistes, des partis d’inspiration religieuse se trouvent en outre confrontés au défi d’étendre leur électorat au-delà de ce qu’ils considèrent comme leur vivier naturel, et doivent donc choisir entre sécularisation de leur profil ou niche croyante. L’étude des partis politiques d’inspiration religieuse permet d’éclairer l’interaction entre religions et sphère politique, même si elle ne se limite pas à ces canaux.

Dr Jean Chamel | Institut de géographie et durabilité (IGD), Université de Lausanne

Les perspectives apocalyptiques reviennent au goût du jour, entre crise climatique et collapsologie. Ce cours aborde les théories de l’effondrement à l’aune des mouvements millénaristes, permettant ainsi de saisir en quoi elles sont marquées par l’histoire du christianisme, tout en s’inscrivant dans la continuité de courants spirituels alternatifs, parmi lesquels le « New Age ». Le cours explique également comment, par-delà la « fin d’un monde », se constitue une éco-
spiritualité dérivant d’une écopsychologie jungienne et qui s’inspire des peuples autochtones, notamment pour développer des pratiques rituelles qui se veulent animistes.

Prof. Michael Esfeld | Section de philosophie, Université de Lausanne

Ce cours présente les traits caractéristiques du réalisme scientifique – objectivité, systématicité et méthode expérimentale. Ces traits sont mis en rapport avec la thèse du relativisme, selon laquelle toute connaissance est relative à un certain point de vue. Finalement, ce cours analyse les arguments centraux qui sont échangés dans le débat entre réalisme et relativisme.