Dans le courant du XXe siècle, le travail social s’affranchit lentement et progressivement de ses influences chrétiennes en valorisant les principes de solidarité en lieu et place de la charité, tout en professionnalisant ses prestations. Si la deuxième partie du siècle dernier semblait indiquer une sécularisation définitive du champ du travail social, le facteur religieux refait surface dans la profession à travers deux logiques entremêlées. Premièrement, la diversification ethnoculturelle des sociétés occidentales pousse les travailleur·se·x·s sociaux·ales·x à considérer la religion des bénéficiaires comme un facteur à prendre en compte dans le diagnostic des problématiques sociales et les modalités d’intervention. Deuxièmement, parallèlement au déclin de l’État-Providence, le travail social connaît une diversification de ses acteur·trice·x·s privé·e·x·s, dont des organisations religieuses de diverses traditions.
Objectifs pédagogiques
À la fin de la formation, les participant·e·x·s sont capables de :
- Comprendre les enjeux clés liés aux questions religieuses dans le contexte du travail social
- Adopter une approche appropriée lors des interventions socio-éducatives en ce qui concerne les thèmes religieux
- Identifier les différents types d’acteur·trice·x·s religieu·se·x·s et déterminer les modalités possibles de coopération éventuelles
Conférence publique – Face aux faits religieux: les embarras du travail social
Si, exposé·e·x·s aux faits religieux, les professionnel·le·x·s du travail social font valoir la volonté de comprendre et de prendre en compte les croyances, les coutumes et plus largement la diversité des personnes accueillies dans leurs singularités, en épousant les formes d’empathie sous- jacentes à la relation éducative et d’accompagnement, le religieux clive également les équipes de travail et représente un sujet peu ou difficilement débattu au sein des organismes d’action sociale. En quoi le religieux provoque-t-il des embarras venant troubler les professionnalités des travailleur·se·x·s sociaux·ales·x? Quelles stratégies déploient-iels face à la question religieuse?
Journée de formation participative – Travail social et religions : comprendre les besoins des publics et adapter les services
Les deux mutations sociales susmentionnées exposent conjointement les travailleur·se·x·s sociaux·ales·x à des situations où la religion s’immisce d’une manière ou d’une autre: d’un côté, le public rencontré peut avoir des besoins ou des revendications d’ordre religieux auxquels il faudra parfois répondre; d’un autre, les travailleur·se·x·s du social sont parfois amené·e·x·s à intervenir aux côtés d’organisations de nature confessionnelle en établissant éventuellement des partenariats. Dans ce contexte, ce module vise à développer une réflexion pratique sur les positionnements des travailleur·se·x·s du social vis-à-vis de la pluralité religieuse des publics rencontrés, mais aussi vis-à-vis de la diversification des prestataires de l’action sociale, incluant notamment des organisations religieuses.
Capsules numériques
Des capsules numériques traitant de sujets relatifs à la thématique du module sont mises à disposition (3 capsules au choix par inscription à la journée de formation participative) :
C01 – Religion et racisme
Martine Brunschwig-Graf, Commission fédérale contre le racisme (CFCR)
C03 – Les églises et les communautés de migrant·e·x·s en Suisse
Brigitte Knobel, Centre intercantonal d’information sur les croyances (CIC)
C13 – Religion et travail social
Stéphane Hubin, Direction générale de l’enfance et de la jeunesse (DGEJ) de l’État de Vaud
C36 – Les théories du complot : de nouvelles croyances ?
Dre. Sybille Rouiller, Haute école pédagogique de Lausanne (HEPL)